En 2023, le marché de l’intelligence artificielle (IA) devrait atteindre une valeur record de 42,4 milliards de dollars. Peut-on répondre sans hésiter à la question « quel est l’avenir de l’intelligence artificielle ? » par « un avenir radieux » ? Pas si vite…
L’IA a indéniablement connu des sauts technologiques impressionnants ces dernières années. La fin de l’année 2022 a été particulièrement emblématique dans ce domaine. Et ce, notamment avec la sortie publique du générateur d’art d’OpenAI DALL-E 2, rapidement suivi par le chatbot ChatGPT.
Ces projets révolutionnaires ont déclenché un véritable engouement pour l’IA générative auprès du grand public. Du côté des grandes entreprises, la liesse est aussi de mise. Selon un récent rapport publié par le géant du conseil McKinsey & Company, elles ont plus que doublé leurs investissements dans l’IA au cours des cinq dernières années.
Avec un tel enthousiasme aussi bien des entreprises que des particuliers et des investissements massifs, l’IA semble donc amenée à faire émerger de nouvelles innovations et être adoptée massivement. Mais cela ne se fera pas sans une attention particulière aux enjeux éthiques de l’intelligence artificielle. Ni sans une régulation (déjà de plus en plus stricte) de la part des pouvoirs publics. Tour d’horizon du sujet.
Quel est l’avenir de l’intelligence artificielle ? Une démocratisation qui s’accélère en 2023
De plus en plus performante et accessible, l’intelligence artificielle va passer du statut d’innovation de pointe à technologie de masse.
Jusqu’à très récemment, l’IA était encore dominée par des géants comme Google, Microsoft et Amazon. Elle était également coûteuse et trop complexe à mettre en place pour les petites entreprises. Mais la révolution open source a inauguré la démocratisation de cet espace et fait tomber ses barrières à l’entrée.
C’est non seulement intéressant sur le front de l’accessibilité, mais le tournant open source de l’IA permet également d’en multiplier les domaines d’application. On pense par exemple à Hugging Face, qui a publié le premier modèle de langue universelle développé par la communauté. Sans oublier OpenAI, qui s’est attaqué simultanément aux verticales de l’art et de la rédaction.
Le succès et la popularité naissants de ces startups ouvrent l’accès aux petites entreprises et même aux particuliers. Tous pourront bientôt créer et expérimenter avec l’intelligence artificielle, rendant cette technologie beaucoup moins exclusive qu’elle ne l’était par le passé. C’est déjà le cas avec des outils comme Aible, qui aide ses utilisateurs à créer leurs propres modèles d’IA.
L’IA générative va se commercialiser
L’IA générative est l’un des domaines les plus en vogue de l’intelligence artificielle. On pense évidemment à ChatGPT d’OpenAI, la version plus raffinée et affinée de la plateforme GPT-3. Selon Writer’s Johnston, la sortie de ChatGPT a fait progresser le secteur de l’IA d’environ 12 ou 18 mois.
Mais les applications de l’IA sont encore plus variées… Son avenir s’écrira aussi avec l’essor des applications linguistiques alimentées par l’IA. Mais également grâce au gaming, les utilisateurs pouvant désormais choisir à quoi ressemblera leur avatar.
Néanmoins, les cas d’utilisation commerciale font encore défaut. 2023 sera donc une année où l’adoption de l’IA générative devrait réellement décoller. Notamment parce que les entreprises s’intéressent de plus en plus à l’impact qu’elle pourrait avoir sur leur activité. Comment l’IA générative peut-elle s’intégrer à des produits existants, faciliter leur mise sur le marché ou améliorer la relation client ?
Les acteurs économiques devront ainsi faire le tri entre le battage médiatique et les applications qui ont réellement vocation d’enrichir leur activité ou leur conférer des avantages compétitifs. La technologie Speech-to-Speech (S2S), par exemple, a le potentiel de changer notre façon de travailler. Les agents de support peuvent notamment utiliser cette application de l’IA générative pour comprendre clairement leurs clients étrangers. Puis, pour les aider à résoudre leur problème plus rapidement.
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Un avenir de l’intelligence artificielle qui s’annonce plus éthique !
Malgré sa valeur ajoutée indéniable et son énorme potentiel, l’IA pose encore des problèmes éthiques complexes. Leur gravité varie, oscillant entre impact potentiellement négatif et conséquences dangereuses. Des deep fakes aux biais des algorithmes (dans le dating ou l’obtention de crédits et d’aides publics), les applications de l’IA peuvent avoir un impact désastreux sur l’activité et les performances des entreprises, mais aussi sur la vie des citoyens.
Ces dérives sont inévitables à mesure qu’émergent et s’affinent les nouvelles technologies. Mais elles nous rappellent l’importance de poser des cadres éthiques. Les entreprises devront par exemple se montrer plus transparentes dans l’usage qu’elles font de l’IA. Il leur faudra notamment mettre en place des cadres sûrs et responsables pour protéger leurs collaborateurs comme leurs clients.
La plus grande source de biais des modèles d’IA sont les données sur lesquelles ces derniers sont formés et donc de la sélection humaine qui est faite de la data. En raison de l’utilisation croissante de la technologie et de la sensibilisation accrue des citoyens à ses dérives, les entreprises et gouvernements devront apprendre à auditer leurs systèmes pour s’assurer que les biais de l’IA n’aient pas un impact négatif sur leurs utilisateurs finaux.
Une pression réglementaire accrue
À ceux qui se demandent quel est l’avenir de l’intelligence artificielle, on peut aussi répondre qu’il sera bien plus réglementé. L’adoption de nouvelles lois relatives à l’IA est susceptible d’inclure des exigences concernant à la fois les explications des prédictions générées ainsi que des enregistrements détaillés et le suivi historique de la formation des modèles.
Si, à priori, une réglementation étatique peut sembler contre-productive, elle est en réalité bien accueillie par les acteurs du secteur. Selon une récente enquête de DataRobot, 81 % des leaders de l’univers tech déclarent souhaiter une réglementation gouvernementale accrue.
L’adoption de ce cadre règlementaire ne se fera néanmoins pas sans débat. Le récent Blueprint for an AI Bill of Rights, dans lequel sont énoncés cinq principes pour protéger les droits du public américain à l’ère de l’intelligence artificielle, a par exemple fait réagir les entreprises. Ce sont notamment les coûts d’une mise en conformité, dans un laps de temps court, qui inquiètent les acteurs économiques. La mise en place de garde-fous en amont est donc cruciale pour une adoption sereine et durable de l’IA.
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Boom ou déclin : quel est l’avenir de l’intelligence artificielle ?
Dans la lignée des inquiétudes concernant l’éthique et l’impact de l’IA, l’intelligence artificielle explicable devrait connaître un réel essor. Il s’agit d’un domaine d’étude dans lequel les chercheurs utilisent des techniques mathématiques pour étudier les modèles d’IA. Ils peuvent ainsi tirer des conclusions sur la manière dont ils prennent leurs décisions.
Le National Institute of Standards définit ainsi les quatre principes de l’IA explicable :
- Le système doit fournir des preuves ou des raisons pour tous ses résultats ;
- Ces explications doivent être compréhensibles pour les utilisateurs lambda ;
- L’explication doit refléter fidèlement le processus utilisé pour arriver à ce résultat ;
- Le système ne doit fonctionner que dans les conditions pour lesquelles il a été conçu.
Une collaboration accrue entre intelligence artificielle et intelligence humaine
Dans un monde où les applications d’intelligence artificielle sont capables d’écrire des scénarios de films, de générer des œuvres d’art et même de poser des diagnostics, beaucoup s’inquiètent de la pérennité de leur travail. Or, si l’automatisation a longtemps été une menace pour les postes des cols bleus, les dernières avancées en matière d’IA peuvent potentiellement disrupter des professions comme le journalisme, la médecine ou même le droit.
Pour autant, les probabilités que vous soyez évincé par un chatbot sont largement exagérées. Un scénario bien plus réaliste est celui d’une collaboration accrue entre humains et intelligence artificielle. Le travail et la supervision de collaborateurs humains restent absolument indispensables pour maintenir le caractère personnalisé qui rend une expérience client réellement exceptionnelle.
De nouveaux investissements dans le domaine de l’IA
Pour finir, 2023 devrait également voir s’intensifier les investissements des entreprises dans le secteur de l’intelligence artificielle. Et en particulier, celles qui sont directement touchées par les perturbations économiques et d’approvisionnement. Les industries les plus matures en la matière sont par exemple la finance, la vente au détail, la santé et l’industrie.
Dans l’ensemble, ce sont les organisations qui se concentreront sur la création d’une culture interne tournée vers l’IA et qui continueront à investir dans l’espace en intégrant pleinement l’intelligence artificielle dans leurs opérations qui seront les mieux adaptées pour gérer l’incertitude du marché et assurer leur avantage compétitif sur le long terme.
Pour aller plus loin :
Et qu'en est-il de la réglementation de l'intelligence artificielle ?
Visionnez le replay du webinar « L’intelligence artificielle Act : quels impacts pour les entreprises » pour tout connaître sur ce projet de loi visant à réglementer l’usage de l’IA.
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